Cet homme qui a retracé Triguères à travers les années et qui après sa mort laissera toujours des traces dans notre village
« Nous voici réunis, en ce jour, pour rendre un dernier hommage à Bernard, notre concitoyen, qui connaissait sa commune mieux que personne. Il était notre historien local respecté, généalogiste, mais aussi maire, adjoint puis conseiller municipal.
En ce triste jour, je souhaite que chacun garde au creux de son cœur une petite part de cet homme, qui fut si extraordinaire à mes yeux.
Je veux te rendre, aujourd’hui, hommage, Bernard, à la personne que tu fus et qui a, à jamais, marqué la vie de notre village.
Tu étais un homme de conviction, toujours fidèle à ses valeurs de citoyen engagé dans et pour son village.
Tu fais partie intégrante de nous, de Triguères, de ses pierres, de son histoire que tu as su si bien compiler et ton souvenir ne pourra jamais nous quitter.
Tu m’as apporté tout l’amour, l’écoute, le soutien de ta mémoire sur le vécu ! Ce dont j’avais besoin ! Je ne t’ai malheureusement pas assez dit combien tu as été important, mais je veux rattraper cette erreur.
Tu es né le 15 juillet 1929 à Triguères et non le 14, le jour où tu fêtais ton anniversaire.
Bernard, tu as fait partie du Comité des Fêtes de Triguères pendant de nombreuses années où la tradition était que les bénéfices réalisés servaient à financer le repas des personnes âgés.
Bernard tu as été sapeur-pompier en 1957, nommé sous-lieutenant le 12 avril 1962, mon père a été aussi à tes côtés pendant de longues années.
Tu as été à la création de l’Amicale des sapeurs-pompiers de Triguères le 15 juin 1967. Je me souviens des bals organisés dans la salle de mariage du bistro d’en face de chez Jean.
Tu quittes le corps des sapeurs-pompiers pour intégrer la municipalité.
Bernard, tu as été élu le 15 mars 1971 adjoint du Maire Roger PIAT, qui est décédé le 13 novembre 1971. Tu deviens alors maire pour lui succéder le 18 décembre 1971 jusqu’au 18 mars 1983, soit deux mandats.
En mars 1983, tu es élu conseiller municipal jusqu’en mars 2001, soit trois mandats.
De mars 2001 à mars 2008, 3ème adjoint, un mandat.
De mars 2008 à mars 2014, 2ème adjoint, un mandat.
Et de mars 2014 au 23 mai 2020, 3ème adjoint, un mandat.
Soit 49 ans de présence, pour huit mandats dans ta deuxième maison, la Mairie où si on ne te voyait pas par la fenêtre, on t’entendait de loin.
Je me souviens, lors de ton passage après les dernières élections, tu m’as dit, « ça y est, je suis définitivement en retraite à bientôt 91 ans, ça ira bien » et quelques jours plus tard, « il me dit font « chier » je suis obligé de faire du rab, cela à cause du Covid. »
Tu savais tout sur notre village, les lieux-dits, les bois, les chemins, la création du réseau d’eau, de l’assainissement, les routes où je t’ai souvent entendu dire « les routes sont plus assez larges ils défoncent tout avec leurs engins, de mon temps, » Oui, de ton temps, c’était des chevaux qui tiraient la charrette, oui, tu avais raison, les routes étaient assez larges, mais aujourd’hui l’évolution a fait que ce ne sont plus les mêmes chevaux qui circulent sur nos routes !
Bernard, tu as été à la création d’une association dont l’objet était l’histoire, les monuments et les coutumes de notre canton. Lors d’une réunion organisée par Daniel Démoulin en février 1996, avec douze autres personnes du canton, tu as été de suite intéressé pour partager tout l’historique de ton village.
L’association s’est créée les semaines suivant cette réunion et sera nommée EPONA dont tout le monde connaît le succès.
Tu as souvent écrit des articles pour le journal d’Epona, dont le dernier paru avait pour objet, le Moulin du chemin, l’avant-dernier sur la boucherie de Triguères, sans toi, je n’aurais jamais connu l’historique de cette boutique, la boucherie.
Je sais qu’un autre article pour ce journal était en cours, peut-être terminé et que tous les abonnés auront hâte de le lire, voire savourer tes derniers écrits.
Aujourd’hui, EPONA perd une légende de l’histoire de Triguères.
Malgré la tristesse que nous inflige ton départ, nous sommes soulagés de savoir que tu n’as pas souffert.
Aujourd’hui, après une vie tellement remplie, nous espérons que tu reposes en paix.
Je tiens enfin à vous remercier tous d’être là pour lui rendre cet hommage.
Pour votre amitié, votre affection pour Bernard, votre présence pour l’accompagner en sa dernière demeure, je vous remercie de tout cœur!
Nous, élus et citoyens de Triguères, nous déposons sur ton cercueil, en hommage et reconnaissance ton écharpe de maire et d’adjoint. »
Le Maire.